Monastère roman de Saint-Pierre des Aigles

Il s'agit sans aucun doute de l'une des églises les plus emblématiques du Douro méridional, restaurée entre 1953 et 1954 par la Direction générale des bâtiments et monuments nationaux. Insolite par son plan. Inhabituelle par la richesse et la variété de ses sculptures, concentrées dans le portail latéral et la façade face au rocher. Insolite aussi par sa fondation légendaire, liée à l'histoire du roi Thedon et du roi Rausendo, deux chevaliers de la Reconquête chrétienne, et de la princesse martyre Ardinia, qui, par amour pour le roi Thedon, quitta la religion musulmane pour le christianisme. Après la fondation par D. Thedon et D. Rausendo et d'autres ermites fuyant les Maures, que la légende situe vers 991, il y eut une première étape de rattachement probable à l'ordre bénédictin. Cependant, en 1145, l'abbé D. Mendo a encouragé la réforme de la communauté, qui s'est concrétisée par l'adhésion à l'ordre cistercien. L'ornementation de l'édifice est l'un de ses plus grands attraits. Le portail du côté nord présente un tympan décoré d'un Agnus Dei (Agneau de Dieu), représenté avec des jambes pliées, et une inscription latine à la fin de l'arc qui dit : « Le Seigneur veille sur tes allées et venues, maintenant et pour toujours » (Psaume 121, 8). D'autres inscriptions se trouvent sur une pierre de taille du mur et dans le chœur, ainsi qu'une inscription funéraire gravée sur la moitié inférieure du couvercle d'une tombe unique. La façade qui fait face à la falaise présente une décoration plus luxuriante, d'influence orientale, combinant une croix trépanée au centre du tympan, représentant symboliquement Jésus-Christ, avec des éléments zoomorphes, des lions vigilants, qui apparaissent également sur le portail sud de Rates, Póvoa do Varzim, la tête tournée vers l'extérieur et les yeux ouverts, gardant l'entrée du temple et son intérieur sacré.